Yeu m’engage est un collectif de propriétaires de résidences secondaires qui souhaitent contribuer activement à l’avenir de l’Île d’Yeu.

Nous ne sommes pas de simples visiteurs. Nous avons acheté ou fait construire une maison sur l’île, ou en avons hérité. Nous sommes là, souvent, depuis plusieurs décennies. Nos enfants y ont grandi, nos familles s’y sont enracinées au fil des générations. Pour beaucoup d’entre nous, l’Île d’Yeu est devenue le pivot de nos vies familiales, un lieu qui rassemble, qui soude, qui structure.

Nous aimons profondément ce territoire et nous y contribuons de mille façons – par notre participation à l’économie locale, par les impôts que nous acquittons, par l’entretien du patrimoine, mais aussi par les liens humains que nous entretenons ici. Plus d’un millier de résidents secondaires seraient d’ailleurs inscrits sur les listes électorales et voteraient à l’Île d’Yeu.

Et pourtant, malgré cette présence et cet attachement, nous ressentons aujourd’hui un malaise. Le sentiment d’être mis à l’écart du débat local, parfois caricaturés, souvent mal représentés, injustement traités.

Notre objectif : construire ensemble un avenir commun, pacifié et équitable.

L’Île d’Yeu compte aujourd’hui plus de 3 700 résidences secondaires, soit une part importante du tissu insulaire. Après l’ère de la pêche, c’est bien l’économie des résidences secondaires et du tourisme qui a pris le relais et qui constitue désormais une ressource vitale. L’artisanat, les commerces, la vie culturelle : tout cela en dépend largement.

Hors dotation de l’État, la contribution fiscale des résidents secondaires représente une part prépondérante des ressources de la commune. À cela s’ajoute un effet économique considérable : nous estimons qu’une résidence secondaire familiale injecte en moyenne 8 500€ par an dans l’économie locale (fiscalité, entretien, transports, consommation, hors travaux). Ce qui, au total, représente plus de 31 M€, soit environ une fois et demie le budget 2025 de la commune.

Ce n’est pas une opinion. C’est un fait.

Nous refusons toute fracture dans la société islaise. Notre vocation n’est pas de devenir un lobby, mais d’être reconnus comme un interlocuteur légitime, partie prenante du dialogue. Nous n’entrerons pas dans les logiques d’affrontement qui figent et bloquent le débat public. Nous préférons apporter des propositions claires, factuelles, apaisées.

Notre choix est clair : proposer des idées fondées sur des faits, dans un esprit de clarté et d’apaisement.

Notre voix se veut engagée, responsable et constructive.

4. Le rêve que nous voulons partager : “Islais, ensemble”

Nous n’aspirons pas à obtenir davantage de droits que les autres, mais nous refusons d’en avoir moins. Ce que nous demandons, c’est la considération légitime que mérite chaque habitant de l’île, quel que soit son rythme de séjour.

Nous rêvons d’une île où l’on habite ensemble, même si ce n’est pas toujours au même tempo. Une cohabitation paisible, respectueuse, durable.

L’île est un monde à part. Ce monde, nous voulons contribuer à le préserver, à l’accompagner et à le partager.

5. Un engagement pour l’avenir

Notre volonté est claire : avant et après les prochaines élections municipales, nous souhaitons contribuer activement à la construction de l’avenir de l’île.

Avant les élections, notre ambition est de réunir un ensemble de propositions structurées et innovantes à soumettre aux listes municipales. Yeu m’engage n’a pas vocation à constituer une liste électorale, ni à désigner des représentants ; mais nous voulons être force de proposition. Nous souhaitons également dialoguer avec tous les candidats et toutes les instances représentatives de l’île.

Après les élections, notre apport pourra se traduire de plusieurs manières :

  • Par la diversité de nos expériences et compétences, et par l’intelligence collective que nous sommes en mesure de mobiliser au service de la collectivité, nous voulons nourrir le débat, accompagner des projets concrets et participer activement à des commissions thématiques. Les enjeux sont nombreux : économie, patrimoine, transports, aménagement, environnement, développement durable.
  • Sur la question cruciale du logement pour les familles islaises, nous pouvons contribuer à une réflexion constructive, imaginer et participer à des solutions nouvelles et apporter une ingénierie ad hoc. Nous souhaitons investir et nous investir.
  • La santé est un autre enjeu majeur. Pour tous – résidents principaux, résidents secondaires, usagers ou touristes – l’organisation de l’offre de soin s’est considérablement améliorée ; et, aussi performante soit-elle sur l’ile, doit être sans cesse adaptée. Nous voulons y prendre part activement.

6. La location de courte durée : un droit responsable

La location saisonnière fait aujourd’hui partie intégrante de la vie de l’île. Elle concerne aussi bien les résidents permanents – qui louent parfois une partie de leur maison à accès séparé – que les résidents secondaires. Or, pour beaucoup de familles, la location de courte durée a longtemps constitué une ressource indispensable, surtout dans un contexte fiscal déjà porté au maximum de ce que la loi autorise.

Les nouvelles dispositions, et notamment le numerus clausus, risquent désormais de fragiliser la conservation même de certaines propriétés. C’est pourquoi nous défendons l’idée d’un droit à la location responsable, éthique et équitable.

Cela implique le respect des lois et des décisions déjà prises, mais aussi une exigence de transparence dans l’instruction des dossiers et l’attribution des numéros d’autorisations. Cela suppose l’équité dans les conditions de dépôt, et un pilotage clair et transparent du numerus clausus.

Louer sa maison quelques semaines par an, ce n’est pas dévaster l’île : c’est pouvoir entretenir son bien et maintenir un lien vivant avec le territoire.

Notre rôle n’est pas de nous opposer pour le principe. Il est d’observer, de dialoguer, de proposer. Il est de dénoncer les injustices lorsqu’elles apparaissent. Il est aussi de soutenir les projets qui renforcent l’équilibre et la cohésion.

Nous sommes partie intégrante de la société islaise. Nous comptons bien prendre toute notre part à son développement et à son renforcement.

Nous ne sommes pas “contre”. Nous sommes “là”.

Nous voulons une île où chaque habitant, permanent ou non, trouve naturellement sa place. Une île où ceux qui travaillent et élèvent leurs enfants puissent se loger dignement, grâce à une politique du logement concertée, innovante et volontariste.

Nous voulons une île qui dépasse la vision binaire – soit islais, soit touriste – et qui reconnaisse la diversité réelle de ses habitants : résidents permanents, résidents secondaires, usagers réguliers, excursionnistes. Pour cela, il faut une gouvernance à l’écoute de toutes les voix, et une stratégie territoriale de long terme, au-delà des clivages partisans.

5 réflexions sur “Manifeste Yeu m’engage”

  1. L’analyse de la situation présente de l’île d’Yeu est juste et mesurée.
    J’ajouterais quand même un vrai problème de compétences et de sérieux des dernières équipes municipales.
    Le souci de compréhension mutuelle entre ilais et « Toutous » est essentiel.
    Reste à trouver la façon de nous faire entendre…
    Arnaud Joly
    Association des Riverains du Port.

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  2. j’ai adressée à la maire de l’ile en février 2025 une lettre d’étonnement dont le contenu très policé est assez proche des idées du manifeste ci dessus, hélas mon courrier est resté sans réponse . Il va de soit que participer à une réflexion collective et potentiellement représentative en fonction du nombre d’inscrits sera certainement plus constructif et entendable que ma petite lettre d’humeur isolée!! merci de cette initiative qui gagne à être mise en avant (j’ai découvert Yeu m’engage seulement hier! )

  3. Voilà 4 mois que le collectif grossit tout en restant anonyme et sans structure.
    Une excellente communication et une initiative intelligente mais pour quoi faire?
    Une reunion est annoncée à la Toussaint où peu de résidents secondaires seront présents.
    Peu ou pas d’occasion de rentrer dans le vif du sujet en perspective.
    Et les municipales approchent…
    S’il n’y a pas de liste incluant un ou deux candidats éligibles membres du collectif, à quoi tout cela va servir ?
    Les deux candidats têtes de liste annoncés sont intéressés par nos voix mais ne s’engagent à rien.
    Avez vous connaissance des listes de candidats ?
    N’est ce pas le moment de montrer un minimum de force et de détermination ?

  4. Tout à fait d’accord avec l’idée d’une association, sans quoi les paroles risquent de se perdre dans le vide…l’actuelle municipalité n’écoute guère, lés prétendants L. Barault et P. Bernard ont l’air plus ouverts mais les promesses n’engagent sue ceux qui les écoutent, et pour avoir du poids dans d’éventuelles discussions avec eux un collectif sans structure aura du mal à se faire entendre. Nous faisons partie de l’association Yeu Mareches qui lutte contre les nuisances de la zone et le fait d’avoir cette association a été et est très utile pour peser, et notamment en justice administrative où nous obtenons des victoires significatives.,.

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